Le Niger est un des pays les plus pauvres. Il a des ambitions pour sa jeunesse et a multiplié les écoles dans les zones rurales mais n’a pas les moyens d’offrir la possibilité d’étudier au-delà de ces écoles primaires. A cela, s’ajoute la pauvreté des moyens dans les écoles rurales et la faible qualification des enseignants affectés dans ces écoles.
Et pourtant, l’éducation est la base du développement. C’est sur ce terrain que Esafro se place résolument. Il est toujours préférable que la jeunesse d’un pays ait un avenir dans son propre pays.
Répondant en 2006 à l’appel de l’association zindéroise Matassa, la Fondation d’entreprise Les Nouveaux Constructeurs (LNC) et l’association Esafro ont, avec Matassa développé une offre de formation à destination des enfants de villages isolés. C’est un internat qui accueille une douzaine d’enfants par an, en s’attachant à la parité filles- garçons. Les jeunes sont totalement pris en charge (il est demandé aux parents une participation en nature) ; ils fréquentent les écoles de la ville afin de ne pas être enfermés à longueur d’année dans l’internat ; ils bénéficient de soutien scolaire et d’un encadrement adapté notamment pour les temps extra-scolaires (soirées, week-ends, petites vacances). Ils sont pris en charge sur le plan santé. Pour 2016 – 2017 ce sont plus de 150 enfants qui sont pris en charge dans l’internat de Zinder et dans son annexe de Niamey pour les plus brillants. Les plus anciens présenteront le baccalauréat cette année ; certains ont opté pour une voie professionnelle et 7 d’entre eux exercent soit le métier de couturier ou d’électricien, soit le métier d’enseignant de village, soit d’agent de santé.
Notre besoin est d’obtenir des parrainages pour la prise en charge totale des enfants
La démarche d'Esafro est prudente et pragmatique. Quand une action est décidée suite à des sollicitations locales, nous commençons petit. Depuis 2006, nous recrutons entre 10 et 20 enfants par an, soit au début du cycle primaire, soit au début du collège. Nous nous sommes entourés d’avis pertinents, notamment de Madame Moumouni, première femme à avoir exercé des responsabilités ministérielles.
Parallèlement, pour développer le lien de confiance entre les villages dont sont issus les enfants et l’internat, notamment en raison du mariage précoce, fléau de ces zones rurales, Esafro a mis en œuvre un programme de soutien à des groupements de femmes désirant exercer des activités génératrices de revenus (AGR), un programme de sensibilisation des femmes à la scolarisation de leurs filles, un programme de soutien scolaire dans les écoles.
Etant données les conditions de transport, les jeunes restent à l'internant pendant toute l'année scolaire et ne rentrent dans leurs villazges qu'au mois de juin pour revenir à l'internat fin septembre. Les familles sont invitées à venir voir leurs enfants autant qu'ils le veulent et le peuvent pendant l'année.
Inscrits dans les écoles de la ville, afin qu'ils ne soient pas confinés entre eux prendant toute l'année, ils bénéficient à l'internat, outre de conditions de vie propices au travail scolaire, de cours de soutien vespéraux et d'activités périscolaires ou totalement ludiques pendant les week-ends et les petites vacances.
Les parcours des jeunes se diversifient au fil du temps: certains continuent des études académiques et les plus anciens passent le bac en juillet 2017. D'autres quittent le collège après le BEPC et bénéficient de formations de 3 ans au plus leur permettant d'exercer des métiers divers: agents de santé, enseignant dans les villages, métiers manuels.
Pour les plus brillants, une antenne a été mise en service à Niamey, la capitale, pour qu'ils puissent à terme suivre un cursus universitaire de qualité. Deux internes ont réussi le concours national d'entrée au lycée d'excellence qui accueille les tout meilleurs élèves du pays.
Le soutien de la scolarité ne se conçoit que dans la durée. Nous nous sommes déjà exprimés là-dessus dans les questions précédentes. Nous devons donc, tant que nous en aurons les moyens, soutenir les jeunes dont nous avons pris la charge. Chaque année, c’est un engagement moral pour les 12 années suivantes que nous prenons vis-à-vis des jeunes qui entrent à l’internat et de leurs familles.
Lees actions visant à renforcer le lien internat – villages sont aussi un axe majeur pour Esafro.
Une scolarité épanouissante et efficace débouchant sur une capacité professionnelle monnayable sur le marché du travail au Niger.
Au Nord, c’est la Fondation Yara LNC qui assume l’essentiel des financements d’infrastructure et de prise en charge du personnel.
Au Niger, depuis 2013, les partenaires initiaux ont créé l’association GRYK et en sont les membres fondateurs et inamovibles : la Fondfation YARA LNC qui a remplacé la fondation d’entreprise Les Nouveaux Constructeurs (LNC), l’association nigérienne Matassa et Esafro. Plusieurs personnalités éminentes complètent le conseil d’administration. L’Education Nationale et le ministère de la Santé sont des partenaires importants puisqu’ils ont mis à disposition de l’internat (établissement privé) plusieurs enseignants pour les cours de soutien du soir et une infirmière.